DYSLIPIDEMIE ATHEROGENE ET EXCRETION URINAIRE ANORMALE D’ALBUMINE DANS LE DIABETE SUCRE DE TYPE 2 AUX CLINIQUES UNIVERSITAIRES DE KINSHASA

Contexte :


Dans le diabète sucré de type 2, le risque cardiovasculaire et rénal est habituellement attribué à une élévation des LDL-c ayant motivé le traitement à base de statines. Cependant, la dyslipidémie caractéristique de ce type de diabète est la dyslipidémie athérogène (élévation des triglycérides et baisse de HDL-c) à la base du risque résiduel sous statines et répondant aux fibrates. Cette dyslipidémie étant associée aussi à l’excrétion urinaire anormale
d’albumine, les patients diabétiques avec excrétion urinaire anormale d’albumine sont donc à haut risque de dyslipidémie athérogène.


Objectif :


Evaluer la fréquence et les déterminants de la dyslipidémie athérogène chez les diabétiques de type 2 présentant une excrétion urinaire anormale d’albumine.


Méthodes :


Dans une série consécutive de 181 patients diabétiques de type 2 suivis aux Cliniques Universitaires de Kinshasa, le profil lipidique (cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides, non HDL) et les paramètres cliniques ont été analysés. La dyslipidémie athérogène était définie par un taux de triglycérides ≥ 150 mg/dl et/ou HDL-c < 40 mg /dl chez l’homme et < 50 mg /dl chez la femme. La régression logistique a été utilisée pour identifier les déterminants de la dyslipidémie athérogène. P < 0,05 définissait le seuil de signification statistique.


Résultats :


Cent vingt-cinq patients (69%) patients, 54% de femmes, avaient présenté une dyslipidémie athérogène. Les patients avec dyslipidémie athérogène avaient, en moyenne, une durée de diabète plus longue et tendaient à avoir une excrétion urinaire d’albumine plus élevée (p =0.05). En analyse multivariée, l’obésité centrale [tour de taille ≥ 94 cm chez l’homme et ≥ 80 chez la femme] (OR ajusté : 2.8; IC à 95% : 1.4 – 5.5), cholestérol total ≥ 200 mg/dl (OR ajusté 2 : 0.1 ; IC à 95% : 0.0 – 0.3) et le cholestérol non HDL ≥ 130 mg/dl (OR ajusté : 7.4 ; IC à 95% : 2.1 – 26.6) avaient émergé comme principaux déterminants du risque de dyslipidémie athérogène.


Conclusion :


La dyslipidémie athérogène, principalement chez les femmes, était fréquemment observée dans la présente série ; l’obésité centrale, le cholestérol total et le cholestérol non HDL en étaient les principaux déterminants.

Mots clé : dyslipidémie athérogène, excrétion urinaire anormale d’albumine, diabète type 2. KAJINGULU MUSUNGAYI François-Pantaléon Docteur en Médecine/Spécialiste Médecine Interne