lutte contre le paludisme
lutte contre le paludisme

La faculté de médecine a organisé avec l’appui technique de l’OMS du 3/08 au 5/09/2015 le 4ème cours international de paludologie au Centre catholique Theresanium à Kintambo.

L’objectif poursuivi par ce cours a été le renforcement des capacités des cadres dirigeants de PNLP aussi bien du niveau central que provincial et de certains partenaires impliqués dans la mise en œuvre des activités de lutte antipaludique sur terrain.

 Selon les besoins pressentis par les différents intervenants en la matière, ce cours devrait mettre l’accent sur le vécu quotidien donc plus opérationnel qu’académique. C’est ainsi qu’il a été demandé à la faculté de médecine de privilégier le partage d’expériences et les travaux de terrain.

Ce rapport synthétique retrace les éléments essentiels de cette formation.

  1. Facilitation

Ella a été assurée par 10 professeurs et 2 chefs de travaux de la Faculté de médecine ainsi que 15 intervenants du Ministère de la Santé et partenaires. La coordination a été assurée par le doyen de la faculté de médecine en ce qui concerne les aspects techniques  et académiques, tandis qu’un paludologue de la faculté a assuré la gestion scientifique du cours.  L’OMS à travers son bureau de Libreville a aidé à la préparation et la finalisation de différents modules enseignés. L’encadrement des apprenants sur terrain a été conduit par 6 assistants de la faculté de Médecine.

  1. Participation

Trente un participants venant de toute la république ont été accueillis à ce cours notamment 7 participants du PNLP central, 7 autres de PNLP de provinces, 8 apprenants de divisions provinciales de la santé de nouvelles provinces nées de la décentralisation en cours, 5 chercheurs et assistants des universités du pays, 4 intervenants de terrain dont 2 de PSI/ASF et 2 de MSH/Prosani et SIAPS.  Les 3 participants attendus du Gabon n’ont pas pu atteindre Kinshasa.

Les 27 participants du Ministère de la santé ont été pris en charge par le Fond mondial à travers a CAG, tandis que les participants de MSH et PSI/ASF on été pris en charge par leurs organismes respectifs.

  1. Contenu de la formation

Ce cours était fait de 8 modules incluant l’épidémiologie du terrain, la prise en charge des cas, la prévention du paludisme, la recherche opérationnelle, la communication, la planification, le partenariat et la gestion du système de santé.

Un total de 224 heures a été dispensé dont 104 heures de théorie, 70 heures de travaux dirigés et de terrain, 50 heures de partage d’expérience.

Le module sur l’épidémiologie du terrain a eu comme sous-bassement le concept de l’épidémiologie générale, les déterminants de la lutte antipaludique, la stratification, les méthodes statistiques, le contrôle des épidémies et les urgences complexes.

Le module de la prise en charge des cas a eu comme sous bassement le principe de 3T à savoir test, treat et track. Ainsi, le parasité a été étudié notamment à travers son cycle et les analyses à faire pour le mettre en évidence ont été vues et pratiquées par les apprenants (TDR, GE, Frottis mince). La prise en charge des cas simples et graves du paludisme a été vue et celle des groupes spécifiques comme les femmes enceintes. Les participants ont eu à faire des visites de terrain pour se rendre compte de cette prise en charge selon les différents niveaux de la pyramide sanitaire. Ainsi, des hôpitaux de référence, des centres de santé et des sites des soins communautaires ont été visités. Un partage d’expérience a été fait sur les kits familiaux des ménages à travers la stratégie SSP ainsi que la prise en charge des sites des soins à Kalemie. Des enseignements ont été faits sur les plantes médicinales et le vaccin antipaludique ainsi que sur la pharmacovigilance et le contrôle de qualité des médicaments. Ce module s’est clôturé par les aspects particuliers de prise en charge et la prévention dans le contexte de la fièvre à virus Ebola.

Pour la prévention, le module a fait ressortir les éléments de protection individuelle et collective de sorte que la lutte anti-vectorielle a occupé une place prépondérante. L’Anophèles a été étudié et capturé, la moustiquaire imprégnée d’insecticide a été  étudiée comme aussi la pulvérisation intra-domicilaire. Les stratégies de distribution ainsi que de communication ont été abordées par des intervenants de terrain. Les participants ont été amenés sur terrain à la tombée de la nuit comme tôt le matin pour se familiariser avec les techniques de capture de moustiques.

Le module de recherche opérationnelle a été dispensé par l’Ecole de Santé Publique et a mis l’accent sur des questions de recherche relevées sur terrain. Les participants ont été ainsi conviés à les résoudre.

En ce qui concerne la communication, elle a été dispensée sous deux angles, celui des concepteurs et décideurs et l’autre, celui des opérationnels de terrain. Des études de cas ainsi que des scénarii particuliers ont été élaborés et revus.

Les sessions de planification ont été essentiellement pratiques et techniques de sorte que le PNLP a été convié à montrer comment il élabore ces différents plans de travail, tandis que la coordination de la revue de performance a été conviée à expliquer le processus de l’élaboration du plan stratégique national. Le processus de suivi et évaluation a été abordé par un partenaire impliqué intimement à la lutte antipaludique. Pour la planification, une analyse situationnelle devrait être faite, c’est ainsi que trois groupes ont été formés et amenés dans trois zones de santé distinctes (urbaine, rurale et urbano-rurale) pour la collecte des données qui devraient être analysées.

Pour l’organisation de notre système de santé, le directeur de la DEP a expliqué les tenants et aboutissants de notre système sanitaire. Il a été complété par la thématique de gestion d’approvisionnement en RDC.

Quant au partenariat, une table ronde a été tenue où les différents partenaires partant de la mobilisation des ressources à la mise en œuvre sur terrain ont pris part, le secteur pharmaceutique a été  représenté au dit forum.

  1. Résultats obtenus

Les capacités de différents apprenants ont été renforcées effectivement de sorte que la moyenne basse de cotes relevée au début du cours et de chaque module (33,7%) a été ramenée à une moyenne acceptable de 79,6%.  Ce qui a fait que tous nos apprenants ont été proclamés paludologues à la fin de cette formation.

Ce cours a permis de raffermir les liens entre les apprenants et d’accroître la masse critique des techniciens de terrain rompus à l’opérationnalisation de la lutte antipaludique.

En plus, ce cours a vu deux de ces anciens apprenants assurer les charges importantes, soit comme facilitateur ou soit comme secrétaire technique du cours.

  1. Conclusion et perspectives

Les cinq semaines de cours ont permis de renforcer les capacités des cadres du ministère de la santé en matière de lutte antipaludique. Ils ont aussi permis de renforcer l’appropriation de modules par les experts nationaux. Une planification formelle de la prochaine session  est nécessaire de sorte que e cycle ne soit pas rompu.

Pour la Coordination

Pr Nsibu Ndosimao Célestin