Katonkola KABEYA1 , Kapay KIBADI2



RESUME

Il s’agit d’une étude transversale rétrospective et prospective sur la période du 1er novembre 2010 au 30 novembre 2016 qui s’est déroulée dans 8 hôpitaux secondaires et dans 1 hôpital tertiaire de la ville-province de Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC). Elle concernait 177 escarres de décubitus (ED) chez 60 patients blessés médullaires paraplégiques (BMP) d’origine traumatique.
Les ED affectaient plus l’adulte jeune de sexe masculin (66,7%). La durée moyenne entre l’hospitalisation et la découverte des escarres était de 46 jours avec un écart-type de 17 jours. Les escarres sacrées étaient majoritaires avec 73,3%. Les ED talonnières, scapulaires et ischiatique étaient bilatérales. Les ED constituant une indication chirurgicale de couverture par lambeaux musculo-cutanés se situaient au niveau du pelvis. La prévention concernait plus les ED talonnières. Dans la majorité des hôpitaux enquêtés ; il n’existait pas d’échelle d’évaluation du risque d’escarre ni de protocole de prise en charge multidisciplinaire. La cicatrisation dirigée sans apport tissulaire était l’approche thérapeutique la plus rencontrée mais avec un taux de récidives important. La chirurgie de couverture a concerné 38 ED (23 %) chez 22 patients (36 %) dont 20 de l’hôpital tertiaire et 2 d’un seul hôpital secondaire. Cette chirurgie réparatrice utilisant les divers lambeaux musculo-cutanés a concerné les escarres sacrées, fessières, trochantériennes avec des bons résultats à long terme.
La chirurgie réparatrice des ED chez les blessés médullaires (BM) est donc possible dans un pays à ressources limitées comme la RDC. Des protocoles thérapeutiques adaptés à ces ED pour lesquelles le personnel médical des pays à ressources limitées est souvent désarmé, seraient les bienvenus pour en améliorer la prise en charge.

Mots-clés : Escarres de décubitus ; Blessés médullaires ; Prise en charge ; Hôpitaux ; République démocratique du Congo ; Pays à ressources limitées


ABSTRACT

This is a cross-sectional study covering the period from November 1, 2010 to November 30, 2016 which took place in 8 secondary hospitals and 1 tertiary hospital of the city-province of Kinshasa in the Democratic Republic of Congo (DRC). It involved 177 pressure ulcers (PU) in 60 paraplegic traumatic medullary injuries (MI) of traumatic origin. PUs affected mostly the young adult male (66.7%). The average time between hospitalization and the discovery of PU was 46 days with a standard deviation of 17 days. Sacral pressure sores were 73.3%. Heel, scapular and ischial PUs were bilateral. Surgical indication PUs were pelvic. Prevention focused more on heel PUs. In the majority of the hospitals surveyed, there was no eschar risk assessment scale or multidisciplinary management protocol. Directed scarring without tissue graft was the most common therapeutic approach in the secondary hospitals surveyed, but with high level of relapses. Hedge surgery involved 38 PUs (23%) in 22 MI patients (36%) including 20 tertiary hospital patients and 2 patients in a single secondary hospital. This restorative surgery using the various musculocuta-neous flaps concerned the sacral, gluteal and trochanteric sores with good long-term results. Restorative surgery of PUs in the MI is therefore possible in a country with limited resources, like DRC. New therapeutic protocols adapted to these MI PUs for which medical staff in resource-limited countries are often disarmed would be welcome to improve their treatment.

Keywords : Pressure ulcers; Medullary injuries; management; Hospitals; Democratic Republic of Congo, Countries with limited resources



Unité de Chirurgie Plastique Reconstructive et Esthétique, Chirurgie des Brûlures, Chirurgie de la Main et des Nerfs Périphériques, Cliniques Universitaires de Kinshasa, Université de Kinshasa, République Démocratique du Congo
Auteur correspondant : Docteur KABEYA Katonkola E-mail : kabeyakaton27@gmail.com Téléphone : 00243897930889
Soumission : 17/08/2019

Accepté : 24/09/2019

Publication : 1er/12/2019