Philippe LINDONDO ESABISH

Thèse présentée et soutenue en vue de l’obtention du titre de Docteur en Sciences Dentaires

Promoteur :       Professeur Dr Jean Bertin BEUGRE

Co-Promoteur : Professeur Dr Richard MATANDA NZANZA


RESUME

CONTEXTE

L’apparence physique est intimement liée aux caractéristiques morphologiques faciales, elle influence l’estime de soi et l’appréciation esthétique. Cependant, cette esthétique, aspiration première des consultations orthodontiques, est malheureusement subjective et varie en fonction de l’appartenance ethnique, culturelle et environnementale.

OBJECTIF

L’objectif de la présente étude était de déterminer suivant le genre et type d’occlusion dentaire les caractéristiques morphologiques faciales les plus influentes dans l’appréciation de l’esthétique faciale d’une population congolaise de Kinshasa.

METHODES

Trois études transversales publiées dont une descriptive et deux autres analytiques ayant portées sur 306 jeunes adultes bantu congolais de Kinshasa (162 hommes et 144 femmes), âgés de 18-30 ans ont fait l’objet de la présente dissertation doctorale. Tous étaient en denture permanente complète et parmi lesquels, 156 en normocclusion, 78 en mésiocclusion et 72 en distocclusion dentaire. Les analyses photogrammétriques ont été réalisées et corrélées aux scores moyens issus du jugement esthétique social.  Le logiciel statistique SPSS 20.0 pour Windows a servi aux analyses photogrammétriques et l’importance de l’association entre les mensurations photogrammétriques faciales et les notes du jugement esthétique social a été recherchée par la matrice de corrélation r de Pearson et la comparaison des mensurations photogrammétriques selon le sexe et le type occlusion dentaire réalisée par une ANOVA univariée. Les variables pour lesquelles les trois classes d’occlusion étaient différentes, un test Post- Hoc a permis de préciser le niveau de différenciation. Le seuil de signification statistique étant fixée à p<0,05.

RESULTATS 

Le dimorphisme sexuel a été observé pour six des dix variables angulaires, quatre des variables esthétiques et les proportions des étages de la face par rapport à la hauteur faciale.

D’une classe d’occlusion dentaire à l’autre les différences concernaient beaucoup plus les sujets en normocclusion dentaire. En mésioccclusion dentaire, la seule différence entre les hommes et les femmes n’a été observée que pour la dimension E – Ls.

Quatorze variables de l’étude ont présenté des corrélations significatives avec les notes moyennes de l’appréciation esthétique sociale.

La sévérité du jugement diminuait avec l’âge du juge et il n’a été observé aucune différence de jugement esthétique en fonction de la catégorie socio-professionnelle des jurés, encore moins suivant le genre.

Le céphalogramme du sous-échantillon de sujets attrayants, à même de servir de l’archétype de l’esthétique faciale du congolais ressemblait plus avec celui des sujets en normocclusion. Les proportions respectives des sujets jugés attrayants par type d’occlusion dentaire ont été de 51% chez les normodontes, 17,6% chez les distodontes et 10,7% chez les mésiodontes.

CONCLUSION 

Les caractéristiques physico-esthétiques définies dans la présente étude dégagent la commune opinion de l’esthétique faciale en milieu bantu congolais. Elles procurent à l’Orthodontiste une meilleure compréhension de l’esthétique faciale de ce dernier et peut mieux orienter ses choix thérapeutiques.

Mots-clés : Analyses photogrammétriques, Appréciation esthétique sociale,

Jeune adulte congolais, Occlusion dentaire.