Mémoire de fin d’étude présenté et défendu en vue de l’obtention du Diplôme d’Etude Approfondis en Médecine Physique et de Réadaptation.

Par : Godefroid KUSUAYI MABELE
Option : Kinésiologie
Promoteur : Prof. Dr. Constant NKIAMA EKISAWA
Co-Promoteur: Prof. Dr. Christophe DELECLUSE


RESUME

Contexte : Dans l’histoire de l’humanité, l’activité physique était essentielle à la survie de l’espèce, car elle était nécessaire pour la quête de nourriture. Jusqu’à la première moitié du XIX siècle, les principales occupations journalières de l’homme étaient caractérisées par une importante activité physique : la chasse, le travail de la terre, l’artisanat, etc. La sédentarité, amenant ensemble avec le changement de mode de vie constituent des facteurs prédisposant aux maladies cardiovasculaires. A Kinshasa, très peu d’études se sont intéressées sur les facteurs de risques cardiovasculaires mais aucune n’a évalué la prévalence des facteurs de risque liés à la sédentarité et leurs déterminants majeurs dans une entreprise de transport multimodal, nous a motivé à réaliser cette étude.
L’objectif : de cette étude était de contribuer à l’élaboration d’un programme d’intervention structuré de style de vie sur les facteurs de risque liés à la sédentarité chez les employés de l’Office de Gestion du Fret Multimodal de Kinshasa.

Méthode : une étude transversale analytique de 210 travailleurs, dont 119 hommes et 91 femmes sélectionnés de manière aléatoire. Les paramètres anthropométriques (poids(Kg), taille (cm), Indice de masse pondérale (Kg/m2), tour de taille (cm), composition corporelle (%)) ont été mesurés. Les paramètres biochimiques (glycémie, triglycérides, HDL-Cholestérol et Cholestérol-total en mg/dl) ont été dosés. Les paramètres physiologiques (PAS et PAD en mmHg) ont été évalués. Le niveau d’activité physique, le comportement sédentaire et le comportement alimentaire ont été également mesurés. Le test de régression logistique pour rechercher les déterminants des facteurs de risque liés à la sédentarité ont été utilisés. Le P< 0,05 définissait le seuil de signification statistique.
Résultats : La probabilité d’avoir un niveau d’activité physique faible et un comportement sédentaire a été 5 fois plus élevée chez les employés passant plus de trois heures du temps assis sur l’ordinateur (p=0,006), La prévalence globale de l’HTA était de 41,9 % dont 45,4 % des hommes vs 37,4% des femmes (p < 0,153). La probabilité d’être hypertendu était 5 fois plus élevée chez les travailleurs obèses (p=0,020) et 3fois ceux avec obésité abdominale (p=0,007). La prévalence générale de l’obésité était de 48,1%.
La graisse corporelle totale et viscérale très élevée tendaient d’augmenter la fréquence de surpoids et de l’obésité de manière significative (p<0,0001). La prévalence du syndrome métabolique était élevée de 73 %. Parmi ceux qui étaient atteints, 93,5% avaient une obésité abdominale, 86,4% une hypertension artérielle, 85% une glycémie supérieure ou égale à 110 mg/dl, 44,1% le diabète sucré et 53,2% des dyslipidémies dont 50,6% d’hypertriglycéridémie et 55,8% avec un taux de HDL-Cholestérol bas. La probabilité d’avoir le syndrome métabolique était 3 fois plus élevée chez les employés ayant la graisse viscérale élevée (p=0,031), 4 fois chez les obèses (p=0,002) et 8 fois plus élevée chez les agents et cadres sédentaires (p<0,0001).

Conclusion : Les facteurs de risques chez les employés étant fréquents, la restriction alimentaire, l’obésité et la sédentarisation demeurent comme principaux déterminants majeurs et contribueraient à une évolution de l’ampleur des risques cardiovasculaires chez employés de Kinshasa.
Mots clés : facteurs de risque, obésité, sédentarité, niveau d’activité physique, comportement alimentaire syndrome métabolique