« La pensée critique en action: Enseignement supérieur et savoirs au service du bien commun »
Les discours produits sur l’Afrique nous renseignent amplement sur les maux et les défis auxquels le continent est confronté. Ils mettent aussi en lumière son génie humain, la vivacité de ses cultures et la richesse de ses ressources naturelles. Cette tradition intellectuelle a récemment amené analystes, personnes évoluant dans les affaires, artistes et acteurs à se demander si le XXIe siècle ne serait pas enfin celui de la consécration de l’Afrique. Au-delà de la nature rhétorique de la question, il est opportun de se pencher davantage sur les possibilités de matérialisation de cette prédiction.
S’il est souvent admis que l’éducation constitue le moyen le plus sûr pour faire éclore l’énergie et la créativité africaines, il convient de se demander si, aujourd’hui, les pays africains disposent de systèmes éducatifs à la mesure de cette ambition. Clapperton Mavhunga répond par la négative et suggère la mise en place de systèmes éducatifs orientés vers la formation de penseurs-acteurs qui promeuvent la production des connaissances à la base et apporteraient ainsi des solutions aux problèmes auxquels l’Afrique est confrontée. Achille Mbembe renchérit que cette pensée critique et cet engagement sont d’une urgente nécessité, si le continent veut briser le cercle vicieux des stratégies de développement mal pensées , vouées à l’échec, et imposées à l’Afrique. Dans le même ordre d’idées, Cheikh Anta Diop mettait en exergue, il y a quelques décennies, la nécessité, pour les intellectuels africains, d’acquérir une profonde connaissance des réalités et des aspirations des populations africaines, afin de penser un futur plus prometteur pour le continent.
Aujourd’hui, les pays africains sont à la croisée des chemins. De ce fait, ils doivent faire face au besoin pressant de définir un nouveau contrat social et de nouveaux modes de production et de partage des savoirs pour le renforcement des capacités des individus et des communautés. Cette exigence devrait interpeler les Africains sur leur capacité à penser et à agir autrement sur la base de normes épistémologiques en phase avec leur « être-là » au monde.
La Cinquième Conférence Internationale de l’Institut d’Études Africaines de Dakar se penchera sur les différentes possibilités de matérialisation du concept « penseur-acteur ». Les participants, venus d’horizons géographiques et professionnels différents, essaieront de répondre à la question de savoir comment la recherche pourrait nos connaissances théoriques dans différents domaines d’investigation et en même temps mener à la pratique et servir de manière significative les décideurs africains, le secteur privé, les organisations communautaires et celles à but non lucratif. Quel impacte ce concept de « penseur-acteur » peut-t-il avoir sur le destin de l’Afrique ?
Il conviendra aussi d’interroger le bilan de la recherche en Afrique et les modalités de penser ses conditions de possibilité. La recherche produit-elle des connaissances utiles pour la société ? Comment pourrait-on mesurer cet impact à la lumière des sommes d’argent et les énergies colossales qui sont consacrées à la recherche? Quels devraient être les relations entre recherche fondamentale, recherche appliquée, et recherche-action? Serait-il contradictoire à la mission de l’université et à la promotion de la pensée critique de former nos étudiants à devenir des agissants à verser dans le monde du travail? Quelle devrait être la place réservée aux « savoirs endogènes » (Hountondji) dans l’enseignement et la recherche universitaires? Comment agir avec, et pour, la communauté lorsque celle-ci développe parfois des représentations du chercheur qui ne favorisent pas la collaboration ?
DÉLAI POUR LES RÉSUMES
Le délai pour les résumés est fixé au 1er mai 2019
Veuillez envoyer les titre et résumé de votre communication, et une courte autobiographie avec le sujet “Conférence 2019” à l’adresse suivante : conference@thedakarinstitute.com
DROITS D’INSCRIPTION
Chercheurs basés en dehors de l’Afrique: $100
Étudiants basés en dehors de l’Afrique: $50
Chercheurs basés en Afrique: $50
Étudiants basés en Afrique: $25