Ce 26 mai 2018 s’est tenue sous la présidence du Professeur Ngoma MN, recteur de l’Université de Kinshasa, la séance académique de soutenance de la thèse de Doctorat en Santé Publique du Dr Muyer Marie-Claire.
Dr Muyer Marie-Claire, Spécialiste en Santé Publique et Chef de Travaux à l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa, Faculté de Médecine, a présenté la synthèse de ses recherches intitulée « Quel seuil de glycémie à jeun pour prédire la rétinopathie diabétique chez le Congolais à Kisantu, République Démocratique du Congo ».
Conservant les activités cliniques au sein du Centre Hospitalier du Mont Amba où elle est responsable de la Clinique diabétique et du Centre d’épidémiologie du diabète, Dr Muyer a noté que la politique de dépistage du diabète surtout en milieu rural ne permet pas de dépister à temps les cas de diabète. Ce fait l’a conduit à mener de recherche sur le diabète et elle a choisi la cité de Kisantu, au Kongo Central. Les données collectées ont montré la prévalence du diabète dans cette population était de 4,8% suggérant que sur 20 personnes dépistées, environ une personne présente une glycémie casuelle de plus de 126 mg/dl. Cependant dans la partie rurale de Kisantu (Aire de santé Kikonka), cette prévalence n’était que de 1,4%. Le seul facteur retenu comme associé à ce diabète était l’âge de 50 à 69 ans. La rétinopathie était retrouvée dans 1,4% de personnes dépistées. Elle a également noté que 31% de personnes dépistées avec une hyperglycémie ne connaissaient pas leur statut glycémique.
Elle a noté que lorsque le seuil de glycémie est abaissé à 92 mg/dl pour définir le diabète, la prévalence passe à 43% et que cela est associé à l’augmentation de tour de taille (>94 cm), signant l’obésité abdominale et non à l’obésité générale (estimée par l’indice de masse corporelle).
Ces informations sont d’autant plus importantes que la population congolaise est entrée dans une transition démographique, marquée par la vieillesse de la population et dans une transition nutritionnelle.
Les recherches de Dr Muyer suggèrent que l’abaissement du seuil de glycémie à 92 mg/dl permet d’identifier un groupe à risque plus important du diabète et de la rétinopathie diabétique mais ayant un facteur modifiable, l’obésité abdominale (mesurée par le tour de taille au niveau de l’ombilic). Au prestataire de soins, ses recherches suggèrent d’inclure la mesure du tour de taille au même titre que le poids et la taille pendant la consultation et de la glycémie comme examen de routine surtout pour les personnes dépassant 45 ans.
Bravo au Dr Muyer.