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La communauté universitaire de l’Unikin a rendu samedi dernier un hommage au prof. Muyembe, lauréat du prix Charles Merrieux, occasion au cours de laquelle le Prof. a donné à la chaire Mgr Luc Gillon une leçon académiquesur le thème intitulé « Science sans conscience n’est sue ruine de l’âme »

Le Pr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, de la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a dispensé vendredi dans la salle des promotions Mgr Luc Gillon (UNIKIN), une leçon académique axée sur le thème « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Le Pr Muyembe, directeur général de l’Institut national de recherche biomédicale s’est exprimé au cours d’une cérémonie d’hommage organisée a son intention par l’UNIKIN, la faculté de médecine et l’Académie pour l’avancement de la science, de la technologie et de l’industrie (ACASTI), consécutive au prix Christophe Mérieux  2015 » qu’il avait obtenu en juin 2015 de la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux de l’Institut de France, récompensant ses recherches sur la fièvre hémorragique à virus Ebola. Il a évoqué à travers ce thème pris de la devise de l’université congolaise, les trois maux qui rongent l’élite congolaise à savoir: L’égoïsme, la corruption et l’absence d’engagement. Il a déploré l’égoïsme de l’élite congolaise caractérisé par un manque de travail en équipes et de recherche de qualité devant transformer la société et porter l’étendard de l’université plus haut. La corruption des élites, a- t-il dit, est la pire des choses. Cependant le grand frein du développement d’une nation, a-t-il poursuivi, c’est d’avoir une élite corrompue, utilisant son savoir pour lui-même, sans amour pour autrui ni pour la nation. Là où il y a la corruption, a martelé Jean Jacques Muyembe, tous les systèmes seront corrompus notamment l’éducation, la santé et l’économie. Il a invité ses collègues professeurs à un engagement et au changement de leur façon de voir les choses en vue de mettre leur science au service de l’université, du pays et de l’humanité tout entière. Le manque d’engagement et de prise de conscience de l’élite a fait que l’université et le pays se retrouvent dans la position où ils sont aujourd’hui. Le secrétaire général académique de l’UNIKIN, Prosper Kanyankogote Mpagazehe, qui a présidé cette séance d’hommage au nom du recteur, a salué cette leçon et a appelé les professeurs à méditer et à utiliser ces conseils du lauréat du prix Mérieux pour redorer le blason de l’université et rayonner la société. II leur a également appelé à la prise de conscience et au travail pour que l’UNIKIN redevienne grande en Afrique et améliore la qualité des services à rendre au pays. Le doyen de la faculté de médecine, Jean-Marie Kayembe, a réaffirmé le soutien de sa faculté à ce grand chercheur Muyembe humble dans sa façon d’être en vue du développement de la faculté , de l’université et du pays. Docteur en médecine de l’Université de Lovanium en 1969, agrégé de l’enseignement supérieur en médecine (virologie) à l’Université Catholique de Louvain en 1973, doyen honoraire de la faculté de médecine de l’UNIKIN, le Pr Muyembe a contribué à la découverte de la fièvre hémorragique à virus Ebola et a été le premier chercheur à se rendre sur le site de la toute première épidémie qui a eu en 1976 à Yambuku (Equateur/RDC).

Par ailleurs, les professeurs de l’UNIKIN, Masimango, Okitolonda (Directeur de l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa/UNIKIN) et Tona, qui ont exposé au cours de cette cérémonie respectivement sur  « l’initiation à la recherche scientifique », la recherche scientifique: ressources allouées » et le « leadership et multidisciplinarité dans la recherche scientifique » ont recommandé à l’issue de leurs exposés au gouvernement, de doter les universités congolaises de fonds de recherche et d’équiper les différents laboratoires. Ils ont demandé aux universités de développer le sens de partenariat avec d’autres universités du monde et partenaires nationaux et étrangers pour appuyer la recherche car aucun pays ne peut se développer sans la recherche.