Cérémonie de présentation du plan stratégique de la faculté de Médecine de l’UNIKIN au salon bleu de l’Hôtel du Gouvernement ce jeudi 8 décembre 2017. Cette cérémonie a été parrainée par leurs Excellences les Ministres de l’ESU et de la Santé publique.
Mot du Doyen à la Présentation du Plan Stratégique de la Faculté de Médecine
Hôtel du Gouvernement, Kinshasa le 7 Décembre 2017
Honorables Députés et Sénateurs
Leurs Excellences Messieurs les Ministres de l’ESU et de la Santé Publique, notre double tutelle.
Leurs Excellences messieurs les Ambassadeurs
Messieurs les Représentants des Organismes internationaux de coopération multi et bilatérale
Ce 9 ème jour du mois Décembre marque un réel tournant dans l’histoire du sexagénaire qu’est notre faculté de Médecine de l’UNIKIN, Fille aînée de toutes celles de notre pays, La R D Congo. Cette faculté est consciente de son rôle d’avant-gardiste, mais aussi de sa responsabilité en première ligne, s’il s’installait une brisure entre la qualité de l’enseignement et le service de soins à la communauté. Du haut de ses 60 ans, notre faculté s’est livrée sans réserve, à l’exercice périlleux de l’analyse institutionnelle, dans le souci de dégager des axes réalistes et opérationnels, dont l’objectif premier est de réconcilier les besoins de consommation et les aptitudes du produit à assouvir ces derniers.
Nous vous remercions tous d’avoir accepté cette modeste invitation, en dépit des agenda généralement chargés pour les uns et les autres, ainsi que pour avoir braver les aléas de la circulation matinale dans notre belle capitale, lorsqu’elle émerge de la nuit .
La Faculté de Médecine de l’UNIKIN est née de la volonté aventurière de quelques courageux Professeurs de l’Université Catholique de Louvain qui en 1925 ,prirent l’initiative de créer un centre médical à Kisantu dans le Congo Central, à proximité de missions catholiques de la compagnie de Jésus. De ces cendres sortira la FOMULAC (Fondation Médicale de l’Université de Louvain en Afrique Centrale), ainsi qu’une école d’infirmières. Voilà déjà planté le décor, des décennies plus tard, de la transversalité et de la complémentarité dans la formation des professionnels de santé. L’Université Lovanium fut ensuite créée en 1954, et la Faculté de Médecine vit le jour en 1956, regroupant des candidats issus d’une formation de tronc commun de deux ans à la faculté des sciences.
Elle est depuis sa création, calquée essentiellement sur le modèle de la métropole et a connu plusieurs étapes évolutives, au gré des heurs et des malheurs des conjonctures et des aléas économico-politiques. Ces multiples soubresauts traduisent un malaise profond, et illustrent un besoin réel de réadaptation, face à l’inadéquation entre besoins quantitatifs en cadres pour couvrir ce pays –continent, et la qualité et efficacité de ces derniers dans la résolution des problèmes sanitaires locaux. D’où la révision des curricula de formation et la valse conduisant à 6 ans de formation en Médecine générale, à de nouveau 7 ans à l’heure actuelle.
Soixante après où en sommes-nous ?
Honorables, Excellences, distingués invités, chers compagnons,
A la suite d’une analyse institutionnelle sans complaisance et conduite avec l’appui technique de l’USAID, que nous remercions pour ce, Notre faculté a élaboré un plan stratégique couvrant la période de2017 à 2021. Celui-ci s’inspire des missions traditionnelles de l’Université et trace le cadre opérationnel en accord avec la mission d’enseignement, de recherche, et celle de services à la communauté.
Notre plan stratégique s’inscrit dans un contexte national et international marqué par le développement de diverses études et stratégies institutionnelles en matière de planification et de renforcement des compétences pour répondre aux multiples défis qui menacent la société dans tous les secteurs et particulièrement dans celui de la santé et de l’éducation. Deux gaps majeures sont à surmonter dans ce domaine ; il s’agit notamment de la pénurie du personnel de santé, définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant l’ensemble des personnes exerçant des activités dont l’objet essentiel est d’améliorer la santé, et de l’inadéquation des compétences qui se traduit par une incapacité (quantitativement et qualitativement) des professionnels de santé actuels à répondre aux problèmes locaux de santé. Comment demeurer insensible à ce cri de cœur, à cette dialectique entre la quantité et la qualité ? Notre Ecole de Médecine s’est résolue à scruter froidement les horizons, à se regarder en face, mais aussi à rêver en se projetant vers l’avenir.
Elle a choisi de s’inscrire dans l’approche de la responsabilité sociale, de l’assurance-qualité et aussi celle de la pédagogie de santé.
Notre vision c’est d’être un centre d’excellence, assurant une formation théorique et pratique de qualité. Cette vision suppose un effort d’alignement aux standards internationaux, calqué sur le modèle de l’éducation via l’approche par compétences.
Notre mission, c’est d’assurer un enseignement de qualité offrant des cadres compétents capables de prévenir, de diagnostiquer, et de traiter les malades ; de promouvoir la recherche orientée prioritairement vers la résolution des problèmes sanitaires de la communauté, et enfin d’offrir des soins de qualité à la communauté.
Nous prônons des valeurs d’intégrité, de créativité, d’ouverture et d’excellence.
Notre plan d’action opérationnel s’inscrit dans le souci permanent de rencontrer les critères d’accréditation des écoles de Médecine, fixée à l’horizon 2023. Cet élan futuriste est loin d’être utopique et nous avons entrepris pour y parvenir, d’encourager la relève académique par le plaidoyer en faveur d’un partenariat Nord-SUD soutenu. Nous remercions particulièrement l’accompagnement de la KuLeuven (Belgique), qui a toujours été à côté de nous, même quand nous paraissions infréquentables. L’enseignement de qualité est une priorité, marquée par la volonté de développer l’acquisition des connaissances via le Laboratoire de simulation. Quoiqu’à l’étape de balbutiements, nous avons un laboratoire de simulation au sein de la faculté, en quête d’enrichissement par des mannequins intelligents et l’acquisition d’un espace plus ouvert. Le système e-Learning, la bibliothèque virtuelle, et la télémédecine, sont des créneaux à ressusciter et pour lesquels un appel solennel est-ici lancé à toute institution sensible à notre cri.
Notre faculté croit en la dynamique mondiale de la Responsabilité Sociale des Ecoles de Médecine, qui impacte sur les stratégies sanitaires et les orientations de ces dernières pour le bénéfice d’un plus grand nombre. Il nous faut donc entretenir un enseignement de qualité, une recherche opérationnelle réaliste et ouverte au partenariat, la formation continue des cadres de santé sous l’œil régulateur du conseil de l’Ordre des Médecins.
Nous sommes en pleine phase de mutation dans ce domaine avec l’initiation des filières innovantes et d’intérêt publique telles que le Diplôme interuniversitaire Tuberculose-VIH-Hépatites virales et comorbidités qui a réunit pendant 6 semaines, une cinquantaine d’acteurs de santé recrutés à travers tout le pays, le cours international de Paludologie qui est à sa 7 ème édition, le cours international sur l’évacuation sanitaire, les DIU en Médecine du Sport et celui de la gestion des FVV obstétricales.
Nous croyons dans le pouvoir transformationnel du partenariat local, qui permettra un réseautage efficace, susceptible de renforcer les capacités de gestion administrative et financière dans nos institutions respectives de santé. Le Partenariat Public-Privé mérite d’être renforcer, car in n y a pas de honte à apprendre des autres.
Nous avons entrepris de développer un véritable partenariat avec l’expertise locale, un partenariat public-privé pour élargir l’accompagnement de nos apprenants dans les structures sanitaires répertoriées
Honorables, Excellences, Distingués invités,
C’est dans cette perspective que l’évolution de la formation des médecins et des professionnels de santé à travers le monde s’attache tant au contenu des programmes d’études axés sur la sécurité des malades qu’aux méthodes pédagogiques adaptées.
Au niveau national, après l’élaboration du Document de la Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté de deuxième génération DSCRP 2 en sigle, le Gouvernement s’est doté d’un autre document intitulé Plan National Stratégique de Développement PNSD en sigle, qui projette la RDC comme pays à revenu intermédiaire en 2021, pays émergent en 2030 et pays développé à l’horizon 2050.
Dans cette optique, le pays devra disposer des professionnels de santé capables d’accompagner ce processus dans tous les horizons projetés. C’est ainsi que dans le PNSD le Gouvernement a retenu le secteur de santé et celui de l’éducation parmi les secteurs prioritaires.
Au plan national, après le Plan Stratégique pour la réhabilitation et la revitalisation de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) en 2006, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (MESU) a élaboré son Plan Stratégique 2011-2015.
Au niveau sectoriel, le Gouvernement de la république a doté le secteur de l’éducation de la Loi-Cadre sur l’enseignement national en 2014. Cette Loi-Cadre comporte des réformes importantes que l’éducation nationale en général et l’enseignement supérieur en particulier doit subir notamment en ce qui concerne l’arrimage de l’enseignement supérieur au système LMD. Après avoir élaboré les différents plans stratégiques sous-sectoriels, le Gouvernement a finalement mis en place depuis 2015, la Stratégie Sectorielle de l’Education et de la Formation (SSEF) à travers ses Ministères en charge de l’éducation (MPESP, MESU, METFP et MAS), pour la période 2016-2025. Dans cette stratégie, la vision du Gouvernement est celle de former des hommes et des femmes compétents, innovateurs, autonomes et libres, exaltant les vertus de l’excellence, imprégnés des valeurs humaines, morales, spirituelles, culturelles et civiques pour l’éclosion d’une nouvelle société solidaire et éprise de paix.
De son côté, le Ministère de la Santé Publique, à la suite de son Plan National de Développement Sanitaire PNDS en sigle 2016-2020 élaboré en 2016 dans lequel il mentionne la pénurie en professionnels de santé de bonne qualité, a mis en place un Plan National de Développement des Ressources Humaines de Santé (PNDRHS) d’abord pour la période 2011-2015 et ensuite pour la période 2016-2021. Dans le PNDRHS, l’objectif général du Gouvernement est de former quantitativement et qualitativement les personnels de santé au service de la société.
Il nous reste à exprimer toute notre gratitude à la Tutelle, pour sa spontanéité à saisir la main tendue et à porter ce nouveau-né devant les fonds baptismaux afin de bénéficier de la générosité et de l’accompagnement de tous.
Longue vie à notre faculté, à notre université, à notre pays.
Je vous remercie