Depuis son ouverture en 2014, l’école de Master en Ecologie des Maladies infectieuses, Aléas de la Nature et Gestion des Risques (ECOM-ALGER) a institué en milieu d’année académique, pour chaque promotion, une rencontre scientifique publique où les apprenants présentent et défendent le protocole de recherche de leur futur mémoire de master devant un jury international, les Grands Témoins, dont ils vont recevoir à leur bénéfice, des critiques, des orientations et des conseils en vue d’ajuster l’élaboration de leur travail et d’en améliorer la qualité du produit fini.
Ces 25 et 26 Février 2016, en la salle de conférence de l’ERAIFT, sur le campus de l’Université de Kinshasa, s’est tenue la session 2015-2016 des Grands Témoins du MASTER ECOM-ALGER. Les événements se sont déroulés comme suit :
PREMIERE JOURNEE DES GRANDS TEMOINS
Grands Témoins :
– Pr Dr Jean-Jacques MUYEMBE
– Pr Dr Patrick GIRAUDOUX
– Pr Dr Emmanuel GARNIER
– Pr Dr Frédéric MAUNY
Modérateur :
Pr Dr Didier BOMPANGUE
10h00 :
Mot d’ouverture du Doyen de la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa, le Pr Dr Jean-Marie KAYEMBE.
Le Doyen de la faculté de Médecine, souhaitant la bienvenue à toute l’assemblée, a exprimé son vif plaisir de constater que le système LMD, encore au stade de projet dans toutes les autres institutions de formation de la RDC, est déjà une réalité à l’Université de Kinshasa au travers l’ECOM-ALGER, devançant même ainsi les textes officiels ministériels qui devront entériner l’adoption de ce nouveau système en RDC.
10h20 :
Pr Dr MUYEMBE : « RDC, pays d’émergence des grandes épidémies et endémies »
Le Pr Muyembe a présenté un condensé clair et concis de la situation épidémiologique des maladies infectieuses en RDC, de 1974, date de la première épidémie en RDC, à nos jours. Le professeur a eu le privilège d’être le premier scientifique sur les lieux pour les deux premières épidémies qu’a connues la RDC, en 1974, le Choléra entré par le port de Matadi, et en 1976, la Fièvre Hémorragique Ebola à Yambuku. Pour la petite anecdote, illustrant par là le rôle indétrônable de ce geste simple, le professeur a indiqué que « C’est le lavage fréquent des mains qui m’avait sauvé » en ces temps-là. Les maladies infectieuses sévissant en RDC sont ainsi : la fièvre jaune, la peste, la fièvre hémorragique à virus Ebola et Marburg, le choléra, la shiguellose, la variole du singe, la poliomyélite, la rougeole, le VIH/SIDA, les MDR-TB et XDR-TB. Il a également souligné un point caractéristique très parlant des pays en proie à ce fléau: ce sont quasiment tous des pays en post-conflits… A la question de connaitre le temps moyen pour investiguer une épidémie, il a répondu que c’est souvent assez long vu que l’équipe scientifique doit nécessairement être précédée sur terrain par une équipe de sociologues et anthropologues devant faire un travail de vulgarisation auprès de la population rurale locale en vue de permettre une meilleure compréhension de la maladie, et donc une meilleure acceptation de l’équipe scientifique à venir et de leur travail au sein de la communauté. Cette étape est nécessaire car elle permet même de prévenir d’éventuelles évasions de malades vers d’autres contrées, propageant ainsi l’épidémie hors des limites de contention.
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