L’épidémie de fièvre jaune est une réalité dans notre pays, la déclaration de l’autorité sanitaire en est une preuve indiscutable.
Des mesures de lutte efficace concernent l’immunisation de la population, et la lutte anti-vectorielle. Toutes ces mesures ont des contraintes, certaines liées au coût de réalisation. L’exemple est donné par la limitation dans la disponibilité même du vaccin, dont la production laborieuse est un handicap considérable. Les mesures anti-vectorielles supposent une bonne connaissance de l’écologie du moustique et de son comportement et des ressources non négligeables ; d’où la réflexion par les membres du Conseil de Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa, réunis en conseil extraordinaire ce lundi 04 juillet 2016.
La Faculté de Médecine dans l’accomplissement de ses taches d’enseignement, de recherche, et de service à la communauté, redit l’obligation de s’impliquer dans cette question.
Concernant l’immunisation des masses, l’Organisation mondiale de la Santé préconise la vaccination des masses à dose fractionnée (0,1 ml vs 0,5 ml). Cette disposition repose sur quelques données scientifiques d’ailleurs et est soutenue par l’intervention en situation d’urgence, comme ce fut le cas pour les candidats vaccins anti-Ebola en Afrique de l’ouest. Quelques publications s’y rapportant ont été présentées aux membres. Toutefois, la faculté offre son implication dans la réalisation du suivi épidémiologique et immunogénétique des sujets vaccinés, en s’inscrivant dans le court, moyen, et long termes, en vue de fournir des données fiables et de répondre à certaines zones d’ombres. La faculté a pour ce faire : une expertise virologique, immunologique et génétique, en collaboration avec l’INRB.
La faculté propose son implication dans la documentation de l’épidémie en cours comprenant un maping avec les outils de Système d’Information Géographique (SIG) et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), en vue de déterminer la localisation des cas et les réels gites de moustiques (enquêtes entomologiques) et obtenir ainsi des informations stratégiques pour d’éventuelles interventions ciblées. La documentation c’est aussi l’analyse réelle du comportement des individus, paramètre non négligeable dans la circonscription de l’épidémie (leçons à prendre de la lutte contre la maladie à virus Ebola). La faculté propose pour les malades, la réflexion sur le rôle de la sérothérapie, en se fondant sur les données recueillies de l’équipe du Professeur Jean-Jacques Muyembe dans la maladie à virus Ebola aujourd’hui vulgarisées.
La faculté entame une sensibilisation d’abord de la communauté universitaire et de la cité, notamment sur la nature de la maladie et son évolution, en vue de faciliter la précocité de la reconnaissance de la référence, et donc du diagnostic. La sensibilisation portera également sur les mesures d’assainissement de l’environnement et du comportement responsable, et sur la formation des étudiants en médecine et des professionnels de la santé.
Le Doyen de la Faculté de Médecine
Professeur Dr Jean-Marie KAYEMBE Ntumba