Les Professeurs
Les Professeurs

La salle des promotions, Mgr Luc Gillon, a accueillie ce 26 octobre 2015 Dr MONINGO MOLAMBA Dieudonné pour la défense de sa thèse d’agrégation en Chirurgie-Urologie.

Titre : PROFIL EPIDEMIOLOGIEQUE ET DETERMINANTS GENETIQUES DU CANCER DE LA PROSTATE A KINSHASA

par Dieudonné MONINGO MOLAMBA
Service d’Urologie des CUK
Promoteur Pr Dr Pascal BLANCHET

Co-Promoteur Pr Dr Augustin PUNGA MAOLE MUNGA LEMBE

Il est aussi à souligné que ce travail a été réalisé dans 2 régions dont la RDC (Kinshasa) et la caraïbe dont la Guyane Française avec la  participation du Pr Dr Pascal BLANCHET qui est Doyen de la faculté de Médecine.

Quelques photos de la journée :

Le jury de cette thèse était présidé par le Pr Dr Simon LUFUMA Lua NKANDI de la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa.

A l’issue de la soutenance et de la délibération à huis clos, le candidat a présenté sa leçon publique ayant pour sujet : « Priapisme ». A la fin de l’épreuve, le C.T. Dieudonné MONINGO MOLAMBA a été déclaré reçu par le jury. Puis, le Recteur, représenté par le Secrétaire Général Académique, lui a conféré le grade d’Agrégé de l’Enseignement Supérieur en Médecine.

RESUME DE LA THESE

Contexte

Le Canccer de la prostate (CaP) est l’un des cancers les plus fréquents chez les hommes et constitue un problème majeur de santé publique à travers le globe. Il affecte de manière disproportionnée les personnes d’ascendance africaine, quel que soit l’endroit où elles vivent dans le monde. Son ampleur et ses particularités en milieu africain ne sont pas bien connues.

Objectif

L’objectif du présent travail est d’identifier les particularités épidémiologiques et génétiques du cancer de la prostate du sujet congolais permettant d’élaborer des stratégies de prévention et de détection en vue d’une prise en charge précoce.

Méthodes

Le présent travail résume trois études menées à Kinshasa et en Guadeloupe :

* Une étude transversale à la recherche du cancer de la prostate a été menée chez 162 hommes âgés de 40 à 70 ans au sein de l’entreprise REGIDESO à Kinshasa de septembre 2004 à décembre 2005 en vue de déterminer la fréquence du CaP et de décrire les caractéristiques socio-démographiques et cliniques de la population atteinte.

* Une deuxième étude (Cas-Témoins) a comparé 162 nouveaux Cas de CaP et 144 sujets sans CaP à Kinshasa de 2010 à 2013 pour décrire les caractéristiques cliniques des cas de CaP et en évaluer les facteurs de risque.

* Une troisième étude (Cas-Témoins) a comparé 498 cas de CaP à 565 Témoins issus de l’étude KARUPROSTATE en Guadeloupe (2005 à 2007), et 162 cas à 144 Témoins hospitaliers de Kinshasa (2010 à 2013). En vue d’étudier leur association au risque du CaP, le génotypage des loci CYP17, CYP1B1 et COMT a été effectué selon la méthode « SNaPshot », celui des gènes CYP19 et UGT1A1, par l’analyse de la taille des fragments de PCR à l’aide d’un séquenceur automatique d’ADN.

Résultats

Les résultats suivants ont été obtenus :

*Un taux de détection du CaP de 2,5 %. Deux patients ont confirmé un régime alimentaire riche en graisses   animales et deux ont eu des antécédents familiaux du CaP.

*L’hypertension a été inversement associée au CaP [OR 0,58, IC 95 %(0,34-0,99].

* Le profil des hommes atteints de CaP a été celui de la maladie à haut risque évolutif (PSA ≥ 100ng/ml, T3 ou T4, ou N+ ou M+).

* L’allèle A (Met) du polymorphisme (SNP) rs4680 du gène COMT a été significativement associé à un risque plus faible de survenue de CaP dans les deux populations d’études [OR 0,81, IC 95 % (0.67-0,99)] (Guadeloupe) et [OR 0,54, IC 95 % (0.35-0,82)] (RDC).

Conclusion

GE DIGITAL CAMERALe taux de détection de CaP de 2,5 %, sous-évalué, avoisine celui de 2,6 à 3,2 % des Caucasiens d’Europe et d’Amérique, mais est inférieur à celui de 5,1 % de la population noire américaine. L’hypertension a été inversement associée CaP au sein de la population d’étude. Le profil des hommes atteints de CaP a été celui de la maladie à haut risque évolutif selon la classification de D’AMICO. Cette étude des polymorphismes est la première, selon le CT Dieudonné MONINGO MOLAMBA, à détecter une association entre une variante de COMT et le risque de cancer de la prostate dans une population d’origine africaine. Le fait que des résultats similaires ont été observés dans les deux populations à Kinshasa et en Guadeloupe réduit la vraisemblance d’un fait aléatoire. D’autres études sont nécessaires pour déterminer l’importance de ses observations, a-t-il conclu.