Auteurs : JR. Makulo, B. Lepira, M. Nseka, E. Bieleli.

Cliniques universitaires de Kinshasa Service de Néphrologie


Objectif :

comparer les profils cliniques et biologiques des patients référés pour Maladie Rénale Diabétique (MRD) chez les omnipraticiens et les néphrologues.

Méthode : Détermination du profil clinique (âge, sexe, durée du diabète, antécédent d’hypertension artérielle (HTA), contrôle de l’HTA, pression artérielle systolique, pression artérielle diastolique, pression artérielle moyenne,  pression pulsée) et biologique (glycémie à jeun, glycémie >126 mg ∕ dl, macroalbuminurie, créatininémie, clairance de la créatinine) lors du transfert des patients de centres de santé (niveau primaire des soins) vers le centre hospitalier Mont-Amba (hôpital de référence jouant le rôle niveau secondaire des soins (CHMA)) ; et des hôpitaux de référence (niveau secondaire des soins) vers le Service de Néphrologie des Cliniques universitaires de  Kinshasa (niveau tertiaire des soins) (CUK), puis comparaison de deux groupes des patients en utilisant les tests de Chi carré et de Student, le seuil de signification statistique étant fixé à p ≤ 0,05.

Résultats :

73 cas de MRD ont été référés au CHMA parmi lesquels 92% avaient une maladie rénale chronique (MRC) aux stades 1-3, 73% un DS déséquilibré, 84% une HTA non contrôlée et 37% une macroalbuminurie. Aux CUK, on a noté 74 cas de référence pour MRD, parmi lesquels 74% avaient une MRC aux stades 4-5, 49% un DS déséquilibré, 91% une HTA non contrôlée et 62% une macroalbuminurie. Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne la moyenne d’âge, la glycémie à jeun, la pression artérielle diastolique (PAD), la pression artérielle moyenne (PAM) ainsi que la fréquence de l’HTA et celle de l’HTA non contrôlée (p>0,05). La proportion de patients qui présentaient un mauvais contrôle glycémique était plus élevée au CHMA alors que les patients référés aux CUK avaient une plus longue durée du diabète et des valeurs plus élevées de pression artérielle systolique (PAS), de pression pulsée (PP), de protéinurie et de créatinine sérique (p≤0,05).

Conclusion :

Les patients soufrant de MRD et référés d’un niveau des soins donné vers un niveau d’échelon supérieur sont caractérisés par un mauvais contrôle glycémique et un mauvais contrôle tensionnel, auxquels s’ajoutent la protéinurie, l’élévation de la pression pulsée et l’insuffisance rénale en fonction de la durée du diabète. Ces résultats plaident en faveur d’une meilleure formation du personnel soignant, une éducation des malades et une plus  grande synergie entre les niveaux secondaire et tertiaire en vue d’une prévention plus efficace des complications chroniques du diabète.